Déjà plus 53 jours, que le chef de l’opposition malienne, M. Soumaïla Cissé [photo], est en captivité. Otage d’un présumé groupe de djihadistes, qui a enlevé l’homme politique, en pleine campagne électorale, pour les élections législatives au Mali. Les négociations pour sa libération piétinent. Les leaders de la société civile et de l’opposition suspectent le pouvoir en place à Bamako, de laxisme et même de complicité.
Par une correspondance récente, Madame Ina Koïta Mariam, de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), interpelle le Président de la république, Ibrahim Boubacar Kéïta, d’accélérer les démarches pour la libération du président de l’URD, Soumaïla Cissé.
C’est dans la région de Tombouctou, plus précisément à Niafounké, de retour d’un meeting, que le convoi du président de l’URD, avait été attaqué, le 25 Mars dernier, par des hommes non identifiés, puissamment armés, la piste djihadiste d’Amadou Koufa, lié à Al-Qaïda, est privilégiée. Le garde de corps de l’homme politique avait été tué sur place et deux des membres de la délégation grièvement blessés puis abandonnés sur place. Le Président Soumaïla Cissé, embarqué avec ses autres camarades, par les assaillants. Quelques jours après, cinq des otages allaient être libérés, avec pour instruction, d’aller informer les autorités maliennes, que le principal otage était gardé vivant et en santé.
PRENDRE LE PRESIDENT SUR LA FIBRE SENTIMENTALE
Bruyamment interpellé par la classe politique de l’opposition, IBK, le Chef de l’Etat malien, a mis en place une cellule de crise, qu’il a placée sous la direction de l’ancien Premier ministre, M. Ousmane Issoufi Maïga. La cellule constituée de hautes personnalités, pour la plupart originaires de la région (dont le maire de Niafounké et un groupe de notables). Des négociations seraient déjà très avancées aujourd’hui avec les ravisseurs. Mais au Mali, personne ne croit à la sincérité de l’engament du Chef de l’Etat et son gouvernement. Des pressions fusent de partout : « Je m’appelle Mariam Ina Koïta, je m’adresse à vous les décideurs : Monsieur le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, accélérez les démarches s’il vous plaît, pour la libération de votre frère, l’Honorable Soumaïla Cissé. Tonton IBK si je peux me permettre, je suis la nièce à Mme Tembely Fanta Taga Koïta, votre collègue au moment des études en France, vous formiez en son temps une équipe bien consolidée, avec Tonton Boubacar Ba, dit Bill et le Président de la République de Guinée M. Alpha Condé. A cause de cette ancienne amitié, aidez-nous à retrouver l’Honorable Soumaïla Cissé… » Prière de la représentante au Mali, du réseau des Femmes Actives pour les Objectifs du Développement Durable (FAODE), une ONG dont le siège est en Suisse.
LES SUPPLIQUES DE KOITA INE
Miriam Koïta Ine a également saisie le Président de l’assemblée nationale, l’Honorable Moussa Timbiné et le Président Boubacar Tereta de EPM (Ensemble pour le Mali), l’alliance des partis politiques et associations de la majorité présidentielle : « …impliquez-vous pour retrouver au plus vite, votre compagnon de lutte à l’ADEMA », elle a tenu à rappeler à chacun de ces responsables, comme elle l’a fait pour le Chef de l’Etat, les faits marquants de leur longue relation, dans l’historique de la lutte pour les libertés et la démocratie, notamment leurs activités à l’époque au sein de l’AEESMUS en Union Soviétique, du Ministère en charge des Maliens à Moscou, de l’UNJM, du FIPA… « L’Honorable Soumaïla Cissé, un homme courtois, rassembleur, un bon chef de famille, un fin politicien que dirais-je encore ? Bientôt deux mois qu’il a été enlevé, nous sommes angoissés qu’est-ce qu’il devient ? Comment il vit ? Son épouse, ses enfants, ses sœurs, son frère, sa famille politique, ses sympathisants, tout le monde le réclame. Nous n’en POUVONS PLUS, aidez-nous à le retrouver le plus tôt que possible… » C’est ainsi qu’elle conclue son supplique au Président Ibrahim Boubacar Kéïta et à ces différents responsables.
PARCOURS RESPECTABLE
Né le 20 décembre 1949 à Tombouctou, M. Soumaïla Cissé est un homme politique malien, plusieurs fois candidat à la Présidence de la République de son pays (2002, 2013 et 2018). Il est le président national de l’Union pour la république et la démocratie (URD), parti politique qu’il a créé en 2003, avec quelques amis dissidents de l’Alliance pour la démocratie au Mali. Ingénieur-informaticien, diplômé de l’École polytechnique universitaire de Montpellier et de l’Université de Montpellier en France, Soumaïla Cissé a été ministre du gouvernement d’Alpha Oumar Konaré de 1993 à 2002, occupant tour à tour de multiples portefeuilles, dont celui de l’économie et des finances. Bien qu’il n’ait pas pu terminer la campagne électorale, suite à son kidnapping, Soumaïla Cissé a été élu le 29 mars, dès le premier tour des municipales. C’est un homme dont le parcours force le respect.
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