Par
Abdoulaye M’Begniga | Africain.info | lundi 8 mars 2021
De 1991 à nos jours, le Mali continue de souffrir de beaucoup de maux : la corruption, l’impunité, la gabegie, le favoritisme, le bras-longisme, le népotisme. La fameuse démocratie dont beaucoup d’acteurs politiques se tapent la poitrine d’être à l’origine de son avènement n’a depuis favorisé que la mise en place des réseaux vicieux, des vampires politicards qui se soucient plus de leurs intérêts égocentriques que du bien être de la population.
Est-ce qu’il faut mettre en cause la démocratie ou les hommes qui sont chargés de l’animer ? En réponse à cette question à la fois majeure et cruciale dans le contexte malien, il est important voire nécessaire de faire mention de ce que d’aucuns se sont permis d’appeler « la dictature des hommes d’affaires » qui semble être mise au service prioritaire de leurs intérêts égocentriques.
La démocratie que le peuple africain en général, et celui malien en particulier, dans leur écrasante majorité, ont préférée à la dictature militaire est devenue un mirage, une utopie, une illusion. Cette fameuse démocratie n’a jamais produit les résultats escomptés, en tout cas sur le plan économique et de gouvernance. Beaucoup pensaient qu’avec cette fameuse démocratie les choses s’amélioraient. Ce fut le contraire. Un système clientéliste généralisé qui lui profitait plutôt qu’aux gouvernés pour lesquels il fut mis en place, le pauvre Mali est passé à un pluralisme politique dans lequel les différents partis politiques s’organisent comme des réseaux mafieux d’intérêts égocentriques et prérogatives qui sont à la fois disposés en travers des réseaux mafieux précédents et avec lesquels ils vivent dans un concubinage politique mafieux qui ne dit pas son nom.
Le peuple meurtri est berné par des petits sous, des mots creux et des promesses à l’air dont leurs teneurs savent en âme et conscience qu’elles sont irréalisables.
Abdoulaye M’Begniga