Par
Abdoulaye M’Begniga | Africain.info | mardi 9 novembre 2021
La misère ne relève jamais de la fatalité, elle s’inspire plutôt des mentalités : en effet, tout se façonne dans la tête.
En effet, le tas de définitions du mot semble être en porte-à-faux avec le contexte de beaucoup de pays africains qui demeurent dans une illusion d’indépendance, n’existant que de nom.
– Indépendance : pour un pays, une nation ou une collectivité, l’indépendance est l’acquisition de son autonomie, essentiellement dans le domaine politique, ainsi que le fait de ne pas être soumise à une autre puissance. Elle dispose de son propre gouvernement et se dirige elle-même.
– L’indépendance est aussi le refus de toute sujétion, relation de dépendance, pression ou contrainte.
– Relation, état de non-dépendance.
Malheureusement, la distance entre ces définitions et la réalité dans la majorité des pays africains est abyssale. Quasiment aucun domaine, qu’il soit politique, économique, sanitaire etc. n’échappe à l’intervention extérieure. L’exemple palpable de cette triste réalité est la pandémie de COVID-19 qui malmène le monde. En effet, beaucoup d’équipements médicaux, y compris les controversés vaccins, ont été fournis par l’extérieur. Preuve que l’Afrique ne vit que dans une hypothétique d’indépendance. Aussi, si l’Afrique était réellement indépendante, au vrai sens du terme, c’est-à-dire ne peut dépendre continuellement des autres, le vaccin produit par nous-mêmes et sur nos terres allait probablement être accepté par la majeur partie de la population.
Par ailleurs, le domaine régalien qui devait être du ressort total des pays du Sahel, parmi lesquels le Mali, est indéniablement celui de la sécurité. En effet, comme disait l’autre : « On ne sous-traite jamais sa sécurité. » La primauté de la sécurité sur toute autre chose a incité les chinois à user de l’expression : « Ānquán dì yī » qui se traduit littéralement : « La sécurité avant tout ». C’est autant dire que tout vient après avoir assuré la sécurité : pour parler d’un développement économique, de la promotion de l’investissement étranger etc., il faut qu’il y ait d’abord la sécurité sans quoi c’est le boulevard pour l’instabilité dans toutes ses formes. Ceci étant dit, les pays du Sahel ne sont pas parvenus à comprendre que notre sécurité est avant tout notre problème.
Si chaque fois qu’il y a une problématique économique, politico-sociale quelconque, une menace d’insécurité, les dirigeants africains se précipitent à se tourner vers l’assistanat extérieur, ce que l’Afrique ne s’est même pas tenue debout à plus forte raison marcher. Il est temps que nos dirigeants comprennent qu’on ne peut pas s’éterniser dans ce honteux assistanat extérieur.
Abdoulaye M’Begniga