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Abdoulaye M’Begniga | Africain.info | mercredi 4 novembre 2020
L’Afrique serait-elle devenue un cimetière à ciel ouvert ? Nul doute, il semble difficile de répondre négativement à cette question car les tueries gratuites qui s’y passent sont des preuves palpables.
La vie est sacrée, a-t-on l’habitude de dire. Cependant, la vie des Africains semble ne plus jouir de sa sacralité. En effet, beaucoup de pays africains sont confrontés à des instabilités sociopolitiques. Celles-ci, naturellement, engendrent des tensions sociales qui finissent par accoucher des pertes en vies humaines. Les acteurs politiques qui se tapent la poitrine d’être diplômés des universités de renommé internationale, au lieu de faire valoir leurs riches savoirs à leurs pays en contribuant à leur développement socio-économique, sont malheureusement les principaux acteurs, les principales causes de ces tensions mortifères. Bien entendu, les paisibles populations qui n’aspirent qu’à la paix, qu’à la stabilité pour vaquer à leurs petites occupations sont les premières victimes des jeux politiques de ces « caïmans » qui ne visent que leurs intérêts égocentriques et sont prêts à tout faire pour arriver à leurs fins. N’est-il pas temps que les soi-disant élites africaines, que ces politicards véreux aient pitié de leurs peuples ?
D’autre part, la montée du terrorisme international a aussi des effets graves et néfastes en Afrique. Le terrorisme est devenu une menace croissante pour l’ensemble du continent. Le continent noir est victime d’un terrorisme que d’aucuns affirment être fabriqué par des mains invisibles de certaines puissances occidentales, soutiennent-ils, veulent toujours profiter de l’Afrique et de ses ressources. Malheureusement, ce terrorisme vient se mêler aux problèmes sociopolitiques existants, devenant un autre casse-tête cauchemardesque pour les paisibles populations qui demeurent les premières victimes. Qu’il soit fabriqué ou pas par des mains invisibles, l’Afrique, avec un taux élevé de pauvreté, demeure malheureusement un terrain fertile pour ce phénomène nébuleux. Prenons le cas des pays du Sahel où les populations des campagnes ne peuvent plus vaquer à leurs occupations champêtres paisiblement, où les éleveurs ne peuvent plus se mouvoir avec leurs bétails tranquillement comme auparavant, où les paisibles populations se sont vues obligées de quitter leurs villages et sont devenues bon gré mal gré des déplacées dans leurs propres pays.
L’Afrique n’a plus d’autre choix que de s’évertuer à relever le défi sécuritaire aggravé par le terrorisme, et celui de l’instabilité sociopolitique étant donné qu’aucun développement n’est possible sans la sécurité.
Abdoulaye M’Begniga