Selon les autorités camerounaises en charge de la lute contre la pandémie, « La situation est de plus en plus intenable, elle dépasse nos prévisions et capacités envisagées pour contenir le COVID-19 ».
Avec 3.105 cas recensés au 18 Mai 2020, le Cameroun pointe désormais au 4ème rang des pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par le virus, juste après la République Sud-africaine, le Ghana, et le Nigeria. L’Egypte étant le pays africain le plus atteint avec 12.229 cas.
Le taux de létalité du COVID-19 au Cameroun s’élève aujourd’hui à 4,5% (140), tandis que le taux de guérison se situe à près de 60%. Ce sont uniquement des chiffres des hôpitaux, de nombreuses victimes n’y sont pas arrivées, sont guéries ou mortes dans leurs domiciles, donc non recensées.
DES CHIFFRES ALARMISTES
Cette évaluation a été faite avec beaucoup de regret, par le Ministre de la santé publique du Cameroun, Dr MANAOUDA Malachie, lui-même. Il a par ailleurs regretté que pour les derniers 24 heures, la situation épidémiologique du pays fait état de 151 nouveaux cas positifs, dont 4 dans la région du Sud-Ouest, 6 au Nord-Ouest, 28 au Littoral, 33 à l’Est et 80 dans la région du Centre ; 5 nouveaux décès et 14 personnes guéries.
Malgré les premiers efforts de ce gouvernement de renforcer les mesures de prévention et de contrôle de l’infection sur l’étendu du territoire national, pour arrêter la propagation du coronavirus, la décision d’assouplissement, prise au début de ce mois de mai, avec notamment la levée du confinement, l’ouverture au-delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs, l’annulation de la mesure de réduction du nombre règlementaire de passagers dans les transports en commun par bus et taxis... a fait galoper d’une façon alarmiste, les chiffres. On est passé de 70 morts à plus 140 aujourd’hui, en moins de trois semaines.
DES NATUROPATHES DEBORDES
Pour s’expliquer, le ministre camerounais de la santé publique a dit que : « …dans le cadre de la stratégie nationale de riposte contre la COVID-19 au Cameroun, les récentes mesures ont pour finalité le maintien de l’équilibre judicieux entre l’exigence de sécurité sanitaire des populations et la sauvegarde de la vitalité socio-économique du pays ». Il a part ailleurs tenu à rappeler aux populations de son pays que : « l’épidémie de COVID-19 sévit toujours. Nous devons, plus que jamais, être très vigilants et respecter scrupuleusement les mesures barrières édictées par le Gouvernement, notamment le port obligatoire du masque de protection, le lavage régulier des mains et le respect de la distanciation physique ».
Même les naturopathes disent être débordés par les malades. L’archevêque métropolitain de Douala, par ailleurs phytothérapeute, Monseigneur Samuel KLEDA, qui a mis sur pied un traitement à base de plantes, pour soulager les personnes souffrant du coronavirus, est lui aussi débordé de sollicitations aujourd’hui. Pourtant, bien que le traitement que propose l’homme de Dieu soulage déjà beaucoup de malades, n’est pas encore scientifiquement évalué.
PAYS SANS COMMANDANT DE BORD
Depuis l’assouplissement des mesures sanitaires, l’inquiétude a gagné le pays. Le Pasteur Franklin NDIFOR AFANWI, candidat à la dernière présidentielle (octobre 2018), décédé malheureusement du COVID-19, le week-end dernier, faisait déjà le constat que « La majorité de la population observe un relâchement et le non-respect des gestes barrières face à la pandémie. L’obligation de porter le masque n’est plus respectée ». Pour l’homme politique Armand FONGUE CHOUOLA « …Cette inquiétude va grandissante et se justifie aussi par le fait que le chef de l’état, Paul BIYA est totale absent depuis le début de la crise sanitaire, sa dernière apparition consensuelle date du 11 février dernier, lors de son adresse à la jeunesse de son pays. Après beaucoup d’eau a coulé sous le pont ». Son décès a même été annoncé plusieurs fois sur les réseaux sociaux. Un autre leader politique de l’opposition a saisi l’Assemblée nationale récemment, pour demander de constater la vacance de pourvoir à Yaoundé. « Les Camerounais cherchent leur président, mort ou vivant ».
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