Lors de la rencontre au sommet des chefs d’état des six pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), tenu à Yaoundé au Cameroun, en fin de semaine dernière, il a été débattu la question de l’abandon ou de la réforme du franc CFA.
SOMMET DE LA CEMAC
Les chefs d’état et de gouvernement de la CEMAC ont gardé une position très ambigüe sur le sort du Franc de la Communauté Financière d’Afrique (CFA). Pourtant les débats sur la rupture ou non avec cette monnaie coloniale, alimentent depuis quelques années déjà, les cercles des décideurs et intellectuels africains. Le sommet de Yaoundé a rassemblé autour du président Paul Biya du Cameroun : les Présidents Idris Deby Itno du Tchad, Denis Sassou Nguesso du Congo, Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Equatorial, Faustin Archange Touadera, de la Centrafrique et Julien Nkoghe Bekale, premier ministre du Gabon.
REFLECHIR SUR UNE NOUVELLE MONNAIE COMMUNE
Examinant spécifiquement la question monétaire, en présence de Dr Adesina Akinwumi, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), le Pr Daniel Ona Ondo, président de la commission de la CEMAC et Abbas Mamamat Tolli, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (DEAC), ainsi que des représentants du FMI, de la France et de la Banque Mondiale, invités spécialement pour aider à la réflexion, les chefs d’état et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune stable et forte. Concernant particulièrement la coopération monétaire avec la France, portant sur le CFA, ils ont décidé d’engager « une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération ». A cet effet, ils ont « chargé la commission de la CMAC et la BEAC de proposer, dans les délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».
PLAIDOYER POUR MORT DU FCFA
On se souvient pourtant que le président tchadien, Idris Deby avait été le premier à appeler les pays africains au mois d’août 2015, à abandonner le franc CFA, à défaut de s’en approprier et le réformer : « …le Franc CFA est garanti par le trésor français. Mais cette monnaie est africaine [...] Il faut que réellement dans les faits, cette monnaie soit la nôtre, pour que nous puissions, le moment venu, en faire une monnaie convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent encore le FCFA, de se développer… ». Le Président Idris Deby avait relevé que la coopération monétaire avec la France, comporte des clauses qui sont aujourd’hui dépassées et demandent à être renégociées dans l’intérêt de l’Afrique et même pourquoi pas, de la France aussi. Des accords qui selon lui, ne permettent pas aux pays utilisateurs du franc CFA de se développer. Cette vision perçue comme un plaidoyer pour l’arrêt de mort du franc CFA, avait été entièrement partagée par la plus part les dirigeants des états de la zone CFA, à commencer par le président béninois, Patrice Talon, qui a dit : « …Nous sommes tous d’accord là-dessus, à l’unanimité, pour mettre fin à ce modèle qui nous tirent l’économie de nos pays vers le bas… ». Que s’est-il alors passé entre temps pour que personne, même pas le président Idris Deby ne défende plus cette vision ?
D’AUTRES ENJEUX IMPORTANTS
Lors du sommet extraordinaire de Yaoundé, Paul Biya et ses pairs ont par ailleurs examiné minutieusement la situation économique et financière dans la zone CEMAC et analysé les perspectives des économies de la sous-région Afrique centrale. Ils ont aussi décidé entre autres, de renforcer les actions communes pour faire face aux nombreux défis sécuritaire liés aussi bien au terrorisme international qu’aux diverses velléités déstabilisatrices de l’ordre établi au sein de la communauté.
Les chefs d’état se sont également engagés à accélérer l’approfondissement de l’intégration, pour développer les échanges commerciaux intra-communautaires et préparer la CEMAC à tirer le meilleur profit de la zone de libre échange commerciale africaine. Pour cela ils ont promis de faire des réformes structurelles d’envergure, en vue d’améliorer le climat des affaires en Afrique centrale.
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